
Cela signifie, d'une manière générale, croire à tout ce que Dieu Tout-Puissant et Son Messager ont fourni comme données sur ce qui se passe après la mort, c'est-à dire : le châtiment et la félicité dans la tombe, la résurrection, le rassemblement, les registres des actions, le jugement, la balance, le bassin, le pont jeté sur l'Enfer [Sirât], l'intercession, le Paradis, l'Enfer et tout ce qui a été préparé à l'intention de leurs hôtes.
Le Coran fait cas du Jour dernier, affirmant chaque fois son avènement et y faisant allusion en toute occasion en usant des différentes formes de style qu'admet la langue arabe.
L'intérêt du Coran pour le Jour ultime revêt plusieurs aspects :
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Le Coran établit un lien étroit entre la foi en Dieu et celle en ce jour. Dieu dit : «
La piété est de croire en Dieu et au Jour dernier » (Coran 2.177) ; «Ils croient en Allah et au Jour dernier, ordonnent le convenable, interdisent le blâmable et concourent aux bonnes oeuvres. Ceux-là sont parmi les gens de bien. » (Coran 3.114) ; «Ne peupleront les mosquées d´Allah que ceux qui croient en Allah et au Jour dernier » (Coran 9.18) ; « Adorez Dieu et espérez le Jour dernier, et ne semez pas le désordre sur terre. » (Coran 29, 36). Le Livre de Dieu Tout-Puissant foisonne de versets du même genre. Le Coran y fait fréquemment référence au point qu'aucune de ses pages n'en est exempte ; il traite ce jour avec force détails, ce qu'il fait rarement à propos des autres volets de l'Inconnu.
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Dieu donne à ce Jour plusieurs noms, chacun d'eux mettant en exergue un aspect des affres dont il sera le théâtre : Qiyyâma [la résurrection], Sâ'a [l'Heure], Âkhira [la vie dernière], Yawmu Ad-Dîn [le Jour du Jugement], Yawmu Al-Hisâb [le Jour des comptes], Yawmu Al-Fath [le Jour de la Victoire éclatante], Yawmu At-Talâq [le Jour de la rencontre], Yawmu Al-jam' [le Jour du rassemblement], Yawmu At-Taghâbun [le Jour où les gens s'ignorent], Yawmu At-Tanâd [le Jour des interpellations], Yawmu Al-khulûd [le Jour d'éternité], Yawmu Al-khurûj [le Jour de la sortie des tombes], Yawmu Al-hasra [Le Jour des regrets], Al-Âzifa, [le jour imminent], At-Tâmma [le cataclysme], As-Sâkha [le fracas], Al-Hâqqa [l'inéluctable], Al-Ghâchiya [l'enveloppant], Al-Wâqi'a [l'échéante], etc.
La sagesse d'un tel intérêt pour le Jour dernier réside dans le rôle que joue la foi en cette échéance, laquelle imprègne la vie de l'homme en l'orientant et en l'incitant à faire le bien et à craindre Dieu Tout-Puissant. Grande est effectivement la différence entre celui qui ne croit pas à la résurrection, pensant à ses propres intérêts et celui qui croit qu'un jour viendra où il sera jugé selon ses actes et paroles devant le plus Juste des justes et sera rétribué selon ses oeuvres.
Le premier ne reconnaît de règles que celles dictées par la passion et la concupiscence, et la fin qu'il poursuit est égoïste, justifiant les moyens, le comportement et l'acte quelles qu'en soient leurs conséquences.
Le second se tient dans la sphère du droit, du bien et du bon ordre, lesquels sont les seuls à être considérés par Dieu, ce jour-là. Dieu dit : «
A cette sagesse, fait allusion le style coranique, lequel établit souvent un lien entre la foi dans le jour ultime et la bonne oeuvre. Dieu dit : «
L'homme étant prédisposé à rechercher son propre intérêt et à repousser le mal, la foi au Jour dernier vient renforcer chez lui la barrière psychologique, laquelle l'incite au bien et le détourne du mal. C'est pourquoi, le Coran accorde au rappel de ce Jour une grande importance et s'ingénie à le décrire aux fins d'enraciner cette barrière psychologique dans le coeur et pour que cette dernière ait un effet déterminant sur le comportement du croyant.
La sagesse quant à la grande attention accordée par le Coran au Jour dernier réside dans le fait que les gens l'oublient et ne s'en soucient guère en raison de leur attachement au monde d'ici-bas et de leur amour pour ses plaisirs éphémères. Or, la foi en ce Jour et dans le châtiment et les délices qui l'accompagnent modère l'inclination pour la vie immédiate, les serviteurs prenant conscience que ses plaisirs ne méritent pas qu'ils les recherchent avec avidité et se les disputent. Seul mérite cela de leur part ce que Dieu leur a préparé pour le jour dernier. C'est à ce sens que fait allusion ce verset : «
Une autre sagesse de cette importance conférée au Jour ultime consiste dans le fait qu'il a toujours suscité l'étonnement des négateurs dont le discernement limité n'admet pas la possibilité de la résurrection, l'homme se transformant en ossements et en cendres après la mort. Dieu dit : «
Le Livre de Dieu et la Tradition de Son Messager aussi bien que la raison et la nature primordiale «
Dieu dit : «
Le Coran nous rapporte que Noé a dit aux siens : «
Dieu ordonne, dans plusieurs endroits du Coran, à Son Envoyé Muhammad de jurer par le nom de Son Seigneur pour attester de la réalité de la résurrection. Ainsi dit-Il : Les dénégateurs prétendent qu'ils ne seront pas ressuscités. Dis : «
Dénier la résurrection revient à traiter de menteurs tous les Envoyés, bien que des preuves rationnelles et tangibles attestent indéniablement de leur sincérité dans tout ce qu'ils ont communiqué. Récuser toute information donnée par eux à ce sujet revient à décrédibiliser et à désavouer cette même raison qui affirme leur probité. Cela est une obstination vide de sens.
Les dénégateurs de la résurrection ne possèdent aucun argument. C'est que cette question relève de l'Inconnu dont Seul Dieu détient la clé. La règle dans ce domaine est que l'on ne peut établir ou nier ce que Dieu n'établit pas ou ne nie pas. Seul est véridique dans ce qu'il rapporte à ce sujet celui qui reçoit de Dieu la Révélation, autrement dit le Messager de Dieu, lequel est soutenu par les miracles et initié par Dieu à une partie de l'Insondable. Nous avons déjà souligné que l'ensemble des Envoyés de Dieu ont annoncé l'avènement du Jour dernier.
Les négateurs de la résurrection ont seulement avancé quelques arguments spécieux et émis des doutes quant à son existence en trouvant invraisemblable l'idée du retour à la vie après la transformation du cadavre en ossements et en cendres. Rapportant leurs paroles, le Coran dit :
«
Dieu s'est employé dans le Coran à réfuter leurs arguments en montrant leur futilité, et en confirmant que la raison ne nie pas l'idée du retour à Lui et que la résurrection n'est pas chose insolite puisque des illustrations dans la vie des gens existent et que des preuves divines en soutiennent la réalité.
1. «
Les dénégateurs de tous les temps s'étonnent que Dieu puisse recréer le corps, transformé en ossements et en cendres et rejettent la résurrection car ils n'ont aucune science quant à son échéance. Ce sont la des doutes découlant de l'ignorance quant à la nature de la vie et de la mort, de l'inattention à la Puissance de Dieu, et de l'aveuglement volontaire à l'égard des effets de cette puissance absolue qui crée à partir de rien. Il aurait suffi à ces gens - s'ils avaient des raisons pour comprendre - de se rappeler la puissance de Dieu qui les créa une première fois de rien pour être convaincus de la véracité des informations données par le Créateur sur la résurrection, la reddition des comptes, la récompense et le châtiment.
Le problème est simple et la réponse qui en est donnée est percutante dans sa simplicité et son évidence. N'étant rien, l'homme a été créé. Or, pour cela, il fallait un Créateur qui le tire du néant. Puis avec la mort, il passe d'un état à un autre. Il va de soi que cette transformation appelle un Agent, lequel n'est autre que Dieu qui le créa initialement. Si cette création avait été l'oeuvre d'un autre que Lui, il aurait pu échapper à la mort qui n'épargne personne. Dès lors, si ce Créateur qui donne la vie et la mort déclare qu’Il redonnera à l'homme la vie et le recréera, ce serait pure obstination et vanité que de contester cette recréation et cette résurrection. Dieu dit : «
2. «
Commentant ces versets, l'auteur de «
Voulant appuyer Son argument et le consolider davantage, Dieu dit : «
Dieu connaît les détails, la matière et les aspects aussi bien de la création première que de la création dernière. Dieu aurait-Il du mal à faire revivre les ossements détruits alors qu'il est Tout-Savant et Tout-Capable ? Puis, affirmant la vérité de la résurrection, Dieu avance un autre argument concluant qui répond à l'interrogation de quelque athée qui dirait : «
Ensuite, Dieu renforce cet argument en mettant en exergue le fait que celui qui peut le plus peut le moins. Tout esprit sain convient que celui qui soulève un quintal peut à plus forte raison supporter une once. Dieu dit : «
3. «
Ces versets exposent les preuves de la résurrection et les signes de la capacité de Dieu à faire revivre les morts. Ce sont là autant d'arguments qui effacent du coeur toute forme de doute au sujet de cette vérité, dissipe tout étonnement et réfute les arguments spécieux des esprits acharnés.
a) - Ces versets comportent la preuve de la création des êtres humains, lesquels furent créés de poussière inerte. Il a déjà été question ci-dessus de cet argument.
b) - Ils montrent l'un des aspects de la puissance divine qui, créant l'homme, le fait passer d'une phase à une autre et d'un état à un autre complètement différent. Est-ce que Celui qui transforme le sperme en caillot et ce dernier en une mâchure, confère à l'être humain ouïe, vue, sens, forces, os, nerfs, etc., et le crée dans la meilleure des images - «
C'est pourquoi Dieu dit : «
c) - Les versets précédents renferment une autre preuve de la résurrection et de la capacité de Dieu à faire revivre les morts. Il s'agit de la terre aride qui n'offre aucun signe de vie jusqu'à l'arrivée de la pluie qui lui fait reprendre vie, c'est alors que poussent des plants et des végétations qui diffèrent de par leurs couleurs, leurs goûts, leurs odeurs, leurs formes et leurs utilités. Dieu dit : «
4 - «
Ces deux versets, comme d'autres du même genre, établissent que la foi dans la résurrection, dans le jugement dernier et dans la rétribution, fait partie des implications du premier pilier de la foi : la confirmation de l'unicité de Dieu dans Ses attributs et Ses beaux noms [Tawhîd]. Or, quiconque dénie ce pilier n'est pas croyant en Dieu Tout-Puissant car, en agissant ainsi, il rejette la sagesse de Son Seigneur, Son équité avec Ses créatures, et nie les attributs de Dieu, Gloire à Lui et Exalté Soit-Il.
En croyant qu'il a été créé en pure gratuité et non dans l'optique d'une sagesse efficiente, en pensant que son existence se réduit à sa vie éphémère, sur terre, que jalonnent difficultés, soucis, malheurs, injustice et vices, et que l'inique, le juste, le réformateur, le corrupteur, le malfaisant ne seront pas rétribués chacun selon ses oeuvres, l'homme se méprise. La foi en la résurrection et au Jour dernier est ce qui sied à la Majesté de Dieu, à Sa justice et à Sa sagesse. La raison l'admet et la nature primordiale saine y trouve sa tranquillité.
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