Un jour, Yasir b. Amer sortit de son Yémen natal pour aller à la recherche d'un frère disparu. Dans son voyage, il passa par la Mecque. Trouvant la cité accueillante, il s'installa puis il devint le client d'Abou Houdhayfa b. al-Moughira. Par la suite, il épousa Soumaya bint Khayat, une esclave appartenant à son protecteur mecquois. Et de ce mariage, les deux modestes époux eurent Ammar. Mais, dès que le message divin fut proclamé, le père, la mère et le fils se convertirent.
Etant donné qu'ils avaient été des musulmans de la première heure, ils durent tous les trois subir les pires sévices de la part des Qouraychites, en particulier les Banou Makhzoum. On les faisait sortir chaque jour au soleil brûlant pour les tortures sur le sable également brûlant. Le Messager, qui était impuissant à l'époque, allait chaque jour leur rendre visite et les encourager à résister. Une fois, Ammar l'appela : «
En outre, les compagnons de Qasir ont laissé des témoignages accablants sur ces tortures-là. Amrou b. al-Hakam : « On torturait Ammar à tel point qu'il n'avait pas conscience de ce qu'il disait. » Amrou b. Maymoun : « Les polythéistes torturaient Ammar avec le feu. Quand le Messager passait près de lui, il disait : « Ô feu, sois fraîcheur et salut sur Ammar comme tu l'as été sur Abraham. » Ses tortionnaires s'ingéniaient à lui faire goûter à tous les sévices. Ils le brûlaient avec le feu, le ligotaient solidement à un poteau tout exposé au soleil d'Arabie, l'étendaient sur les pierres chauffées, lui maintenaient la tête sous l'eau jusqu'à la limite de l'asphixie ou l'évanouissement.
Une fois, ils s'occupèrent de lui de la manière la plus odieuse, à tel point qu'il répéta malgré lui ce qu'eux ordonnèrent. Ils l'avaient obligé de dire du bien de leurs déités. Ammar en fut très affecté, après le départ de ses bourreaux. Que lui serait-il arrivé s'il n'avait pas vu le Prophète arriver ? Celui-ci se rapprocha de lui, lui essuya ses larmes et lui dit : «
Ammar répondit, en pleurant : «
Par la suite, les musulmans s'exilèrent à Médine. Là, Ammar occupa un haut rang dans la communauté musulmane. Le Messager qui l'aimait beaucoup, le vantait pour sa foi et ses sacrifices : «
En une autre occasion, le Messager avait aussi dit : «
A son poste de gouverneur, Ammar ne changea pas. Il ne fut pas attiré par les biens matériels ou par le poste qu'il occupait. Il était resté toujours le même. Ibn Abou al-Houdhayl dit de lui : «
Oui, Ammar avait eu l'oreille mutilée lors de la bataille d'al-Yamama qui avait opposé les musulmans à l'armée de l'imposteur Mousaylima.
Sur son lit de mort, Houdhayfa b. al-Yaman eut cette question de la part de ses compagnons : «
Ce dernier refusa de donner allégence à Ali b. Abou Talib, après l'assassinat de Othman, tant que ce dernier n'aura pas vengé le Calife martyr. Ammar b. Yasir, qui ne se séparait jamais du Vrai, se rangea aux côtés de l'Emir Ali. Ali en fut sûrement content, et raffermi davantage qu'il était dans le Vrai, puisqu'il reçut le soutien de Ammar, le compagnon inséparable du Vrai. Puis, le jour redouté de la bataille de Siflin arriva.
Le Calife Ali devait faire face à la scission dangereuse menée par Mouâwiya b. Abou Soufyan. Ammar, alors âgé de 93 ans, sortit dans l'armée d'Ali. Avant la bataille, il s'adressa aux combattants : «
Puis il prit l'étendard si haut au-dessus des têtes et dit à l'adresse des gens : «
Puis, il s'engagea dans le champ de bataille, allant à son destin. Peut-être qu'à ce moment il se rappela la prophétie du Messager : «
En allant à l'assaut de l'endroit occupé par Mouâwiya et sa garde, il disait à voix haute, en parlant du message divin : Hier pour sa descente Nous vous avons combattu, Aujourd'hui pour son interprétation Nous vous combattons aussi. Les partisans de Mouâwiya essayèrent d'éviter Ammar pour ne pas le tuer afin de ne pas confirmer la prophétie du Messager. Mais Ammar ne leur laissa pas le choix... Ainsi Ammar b. Yasir mourut sut le chemin de Dieu.
Après son enterrement par Ali, les compagnons de la première heure se rappelèrent cette parole du Messager : «
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